LE WWF DÉMARRE SON OPÉRATION MARQUAGE DU THON ROUGE EN MÉDITERRANÉE
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Comme tous les étés depuis 2008, le Columbus, bateau emblématique du WWF, part en mer pour son opération annuelle de marquage des thons rouges. Cette opération qui débute ce 11 juillet 2011 permettra de mieux comprendre le comportement migratoire de cette espèce menacée. > Sur la piste du thon de Méditerranée : un projet de marquage novateur Baptisée « sur la piste du thon de Méditerranée », cette opération de marquage permet aux scientifiques du WWF d’étudier les migrations des thons dans les eaux méditerranéennes en collectant, entre autres, des informations sur la position et la profondeur de ce seigneur de la Grande Bleue. Les grands spécimens (de plus de 40kg) seront équipés de « pop up tags » qui émettront ces informations et les transmettront par satellite toutes les minutes. Les juvéniles, quant à eux, seront suivis grâce à une balise individuelle et fourniront ainsi des informations complémentaires lors de leurs captures. > La Méditerranée, la plus grande pêcherie de thon rouge au monde Le thon rouge migre d’Atlantique en Méditerranée où il se reproduit entre mai et juin autour des Baléares, de Malte, de Chypre et de la Libye. La plupart des captures de thon rouge de l’Atlantique sont effectuées en mer Méditerranée, la plus grande pêcherie de thon au monde. Le développement explosif du marché du sushi et du sashimi, stimulé par les prix exceptionnels qu’atteint ce poisson à la chair très appréciée, a conduit à une grave surexploitation de l’espèce par d’immenses flottes équipées des plus hautes technologies. La pêche illicite est dévastatrice et le manque de contrôle et d’application des lois met la pêcherie en danger. En 2007, par exemple, la mortalité par pêche en Méditerranée était plus de quatre fois supérieure au niveau auquel les scientifiques estiment que le renouvellement du stock est assuré – ce qui constitue un risque élevé d’épuisement du stock. > Une course contre la montre pour sauver l’espèce La population d’adultes en âge de se reproduire dans l’océan Atlantique oriental est actuellement évaluée à moins de 15 % de l’effectif maximum historique. En dépit de ces faits et de ces pratiques alarmantes, les connaissances sur la biologie de l’espèce présentent de graves lacunes. Les gestionnaires de la pêche ont besoin d’instruments aussi fiables que possible – notamment des informations précises et actualisées sur la biologie et l’écologie de l’espèce – pour concevoir un plan de renouvellement efficace et une stratégie de gestion de la pêche à long terme. Cette campagne est aussi une course contre la montre pour recueillir des données avant l’effondrement des populations de thons. Elle permettra espère Serge Tudella, responsable du programme pêche au WWF Méditerranée, de mettre en place des mesures de protection et de concevoir un plan de renouvellement efficace. « Bien que l’on ne comprenne encore peu son comportement migratoire et, par conséquent, la façon dont la pêche pourrait être gérée au mieux, le thon rouge de l’Atlantique est pêché sans relâche jusqu’au seuil de l’extinction, victime d’une spirale d’intérêts commerciaux à court terme. Dans le cadre de la campagne « sur la piste du thon de Méditerranée », le WWF et ses partenaires recueillent de nouvelles informations et connaissances essentielles concernant la biologie du thon rouge, lesquelles, si elles sont utilisées à bon escient par les gestionnaires de la pêche internationale, peuvent aider cette espèce magnifique à continuer de s’épanouir dans nos océans pour les générations à venir. »
