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Un nouveau plan de construction d’une route nationale à travers un parc national dans les Carpates vient d’être approuvé, fin juillet, par L'Agence Nationale de l'Environnement roumain .
Le WWF dénonce fortement ce projet qui risque de détruire l’un des derniers paysages forestiers intacts d’Europe. > Une violation de la législation environnementale L'Agence Nationale de l'Environnement roumain a accordé la permission de construire la route 66A qui traversera le mont Retezat et le parc national Domogled (sud-ouest) sur
19 km, constituant ainsi une violation flagrante de la législation. Il s’agit ici de la protection de l’un des derniers paysages forestiers intacts de la planète et le dernier en Europe. Selon le WWF, l'étude d'impact environnemental n'a pas pris en compte les effets potentiellement dévastateurs de cette construction. Les conclusions d'une contre-étude, réalisée par des experts de l'Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca (nord-est), avec la contribution de plusieurs organisations de conservation, révèle en effet que ce dernier paysage forestier intact de la zone tempérée d'Europe seraient compromis par ce projet. > Lutter contre la destruction Une série de manifestations contre la construction de la route ont été menées au cours des deux dernières années par l’ONG Agent Green avec le soutien du WWF et d'autres organisations partenaires, la dernière manifestation ayant eu lieu au début du mois de juillet devant le ministère roumain de l'Environnement et des Forêts. « Nous devons défendre nos précieuses ressources naturelles », a déclaré Magor Csibi, Responsable du Programme Danube-Carpates au WWF Roumanie. « Nous parlons de la protection de 100.000 hectares de forêt où l’empreinte de l’homme a été suffisamment faible pour laisser le paysage proche de son état d’origine. La construction de cette route est symbolique de la méconnaissance totale des aires protégées en Roumanie », a-t-elle ajouté.
L’ONG Agent Green, avec le soutien du WWF et d'autres organisations, envisage de porter plainte devant la Commission européenne contre le gouvernement roumain pour dénoncer cette violation de la législation environnementale. « La Commission européenne avait déjà dans le passé sanctionné le pays pour non respect de la loi environnementale » a déclaré Magor Csibi. > Un long combat La controverse sur la route nationale 66A a commencé il y a cinq ans. À l'époque, deux tronçons de la route avaient été construits illégalement, avant même qu’ils soient approuvés par l'Agence de Protection de l'Environnement ou l'administration du parc national de Retezat. Au cours de ces quatre dernières années, les écologistes ont réussi à arrêter la construction du troisième tronçon de la route qui, si il était construit, traverserait la zone centrale du Parc national Domogled et détruirait ainsi le paysage forestier encore intact.